Revues nationales

La presse cinématographique nationale des années 10 était principalement corporative. Un grand changement intervint dans les années 20 avec l’apparition d’une quantité impressionnante de titres aux destins divers : une presse « grand public », constituée de revues publiant des films racontés, telles Cinéma-Bibliothèque et Le Film complet ainsi que de magazines populaires tels Ciné-Miroir ou Mon Ciné ; une presse critique et élitiste, avec principalement Cinéa-Ciné pour tous fondé par Louis Delluc et La Revue du cinéma de Jean George Auriol ; enfin, une presse alliant réflexion, analyse, critique de qualité et culte des vedettes avec des titres tels que Cinémagazine et Cinémonde.

Pour Vous fait partie de cette dernière catégorie. Émanation du grand quotidien du soir L’Intransigeant, « Le plus grand hebdomadaire du cinéma », comme le soulignait son sous-titre, se distinguait de ses concurrents par son format et la qualité de ses illustrations. On peut y lire comme dans toutes les revues grand public de l’époque des films racontés, des potins sur les vedettes, mais aussi des articles et des critiques de films régulièrement signés par de grands noms tels que Jean George Auriol, Roger Régent, Nino Frank, René Jeanne, Jean Mitry, Georges Charensol ou René Lehmann. Exceptionnellement, on peut trouver des sujets signés par des personnalités de la littérature ou des arts tels que Blaise Cendrars, Pierre Mac Orlan, Marie Laurencin, Jean Giraudoux ou Georges Ribemont-Dessaignes. Le magazine publiait également des enquêtes ou des dossiers thématiques. La débâcle de 1940 signa l’arrêt de sa publication.